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DIASPORE

L'influence du Japon sur la création artistique de six artistes contemporains ...




Nous avons le plaisir de vous annoncer le lancement de notre nouvelle exposition intitulée "Diaspore", sous le commissariat de Marielle Doucouré, et dirigée par Hippolyte Decorde.


Cette exposition collective, visible du 10 octobre au 24 novembre 2024, propose un dialogue inédit entre des artistes en lien avec le Japon.


Le titre "Diaspore", emprunté à la botanique, évoque la migration des graines qui, une fois dispersées, génèrent de nouvelles pousses. Cette métaphore fait écho à la manière dont les identités culturelles évoluent au gré des déplacements, en s’enrichissant tout en préservant leur essence.








Parmi les artistes présentés, vous découvrirez des œuvres de Motoko Tachikawa, Seiko Tachibana, Naohiro Ninomiya, Ousmane Bâ, et Cécile Duchêne. Leurs créations, toutes liées à des expériences migratoires, explorent des thèmes tels que l’enracinement, la nostalgie, et la rencontre entre différentes cultures. Cette diversité de perspectives offre une réflexion profonde sur la manière dont les artistes nourrissent leur pratique artistique à travers le voyage et l’altérité.


Le vernissage aura lieu le jeudi 17 octobre à partir de 18h. Nous serions ravis de vous compter parmi nous pour découvrir ces œuvres fascinantes et échanger avec vous.



INFORMATIONS


10 OCTOBRE – 24 NOVEMBRE 2024


VERNISSAGE JEUDI 17 OCTOBRE À PARTIR DE 18H

 

Diaspore est un projet d'exposition collective d'artistes contemporains en lien avec le Japon. Emprunté à la botanique, le titre évoque la dispersion végétale d'une graine qui permet à une plante de se répandre. Cette migration génère par la suite une nouvelle pousse, plus ou moins identique. Une analogie de l'évolution ou non des identités culturelles, et de la multiplicité des récits et registres de références.

 

Le projet est né xe l'envie de présenter la création contemporaine japonaise à travers le travail d'artistes diasporiques. Seront exposés trois artistes japonais qui ont émigré en France ou aux Etats-Unis mais aussi un artiste strasbourgeois d'origine sénégalaise qui a émigré au Japon. Leur départ vers un nouveau pays leur a offert de nouvelles perspectives. Le voyage, le déplacement, est une sorte de nouvelle " aire de jeu " pour les artistes qui trouvent aussi de l'inspiration dans leurs souvenirs et/ou dans leur nostalgie du pays d'origine qui fait partie intégrante de leur identité.  Enfin, l'artiste Cécile Duchêne abordera des thématiques liées à la culture japonaise, par ses œuvres (ou compositions) mixtes (ou figuratives).

 

La migration n'est pas une rupture, et la culture n'est pas statique. Elle se répand là où on la transporte, crée de nouvelles pousses en continuité avec ce qu'elle a été à l'origine. Parfois même en rupture, mais en gardant pour référence, son essence. Et nous espérons pouvoir transmettre ces questions par les œuvres que nous présenterons lors de l'exposition.



ARTISTES


MOTOKO TACHIKAWA


 

Née à Tokyo, Motoko Tachikawa vit et travaille à Paris depuis 1992. Diplômée des Beaux-Arts de Paris et de Besançon, son œuvre artistique se focalise principalement sur le monde végétal. Ses œuvres ont été acquises par plusieurs institutions et musées nationaux tels que le Centre George Pompidou, le MACVAL et de nombreuses bibliothèques en région et à l’international (Victor & Albert Museum à Londres, bibliothèque nationale du Luxembourg, bibliothèque de Lausanne, Musée d'Art Moderne de Canton, Tama Art University Museum - Tokyo...).

 

Sa recherche plastique se nourrit depuis longtemps des possibilités offertes par les diverses formes végétales, qu’elle reporte soit par le dessin, le travail sur toile, autant que par la photo ou le livre d’artiste. À partir de 2014, elle entame une série d’œuvres intitulées Mauvaise herbe. Dans cette série, elle arrache des plantes souvent dépréciées, pour les transplanter dans un environnement différent de leur habitat naturel, et en modifiant leurs dimensions pour susciter une réflexion sur les notions d'indésirabilité et de déracinement. Le monde végétal de Motoko reflète aussi sa perception de l’humain. Il en retourne des hommes comme des mauvaises herbes.

 

Motoko Tachikawa est également l’auteure de plus de soixante livres d’artistes. Elle considère qu’ils constituent un support de création lui permettant de partager sa perception artistique avec le public de manière simple et directe.

 

Son travail témoigne de sa capacité à observer avec précision et à capturer l’essence de ses sujets. Son travail artistique offre un regard unique sur le monde végétal. Il suscite la réflexion sur la nature et la beauté souvent négligée qui l’entoure.


SEIKO TACHIBANA



 

Née à Osaka au Japon, elle obtient une Licence puis une Maîtrise en éducation à l'Université de Kobe. Durant cette période elle enseigne au Lycée Nishinomiya pendant deux ans. En 1995 elle obtient une maîtrise en beaux-arts à l'Institut d'art de San Francisco en 1995, avec une spécialisation en gravure et a depuis reçu de nombreux prix, notamment le prix de la Fondation Wallace Alexander Gerbode. Aujourd'hui elle vit et travaille dans la région de la baie de San Francisco.

 

Son travail, qui se distingue par son équilibre entre la tradition asiatique et la modernité minimaliste, a fait l'objet d'expositions internationales. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier et se trouvent au Los Angeles County Museum, au Fine Art Museums of San Francisco, à la Legion of the Honor, au Portland Art Museum, ainsi que dans un certain nombre d'autres musées, instituts et collections individuelles aux États-Unis, en Europe et au Japon.

 

Seiko Tachibana explore le concept d'un principe unificateur à travers son art, utilisant formes, couleurs, relations spatiales, marques et textures pour exprimer l'interconnexion des éléments organiques. De nombreux grands esprits ont été captivés par le concept d'un principe unificateur unique qui régit l'ensemble de notre univers, un principe selon lequel toutes les choses sont liées par une vérité universelle. Si nous associons souvent cette recherche aux sciences et à la philosophie, elle exerce également une influence importante sur les arts. Seiko Tachibana, inspirée par ce concept, crée des œuvres d'art dans lesquelles il est interprété à travers la forme, la couleur et les relations spatiales. Elle crée des œuvres dans lesquelles les éléments fonctionnent comme des blocs de construction organiques : les atomes forment une molécule, les molécules forment un composé, les composés forment une cellule, les cellules forment un organisme. Les marques, les lignes, les formes, les couleurs et les textures qui constituent le langage de base de son travail forment une sorte de structure en réseau, un système de nœuds interconnectés qui semblent dynamisés par leur interaction au sein du réseau. L'interdépendance, la synergie et le flux de sens et de signification à l'intérieur de ces réseaux recèlent une beauté subtile et profonde.


NAOHIRO NINOMIYA




 

Né à Nagoya au Japon en 1969, il obtient une licence en gestion à l’Université d’Aïchi en 1992, puis en 1996 il quitte son emploi dans une entreprise pour travailler dans une ferme de la région d'Hokkaido. Il décide de se réorienter vers la photographie, s'installe en France en 1998 et intègre l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg d’où il sort diplômé en 2005. Aujourd'hui il vit et travaille à Strasbourg. Il est le lauréat du prix UPC découverte (Union des Photographes Créateurs) en 2004 et reçoit le Prix Rotary 2006 pour sa série Sonomama. Il est sélectionné aux Voies Off des Rencontres d’Arles en 2006 et obtient la troisième place du Prix international des artistes émergents en 2012. Le photographe est aussi trésorier et membre du conseil de programmation du pôle de photographie, Stimultania.

 

L'œuvre Taki de Ninomiya est influencée par une peinture japonaise du XIIIe siècle intitulée "Peinture de la cascade de Nachi qui, pendant des siècles, était censée incarner la divinité et le changement constant, le passage du temps dans la nature et la vie. L'eau est également l'habitat des carpes qui sont le sujet de sa série Nokomi, qui signifie "carpe remontant le courant pour pondre au printemps". Ninomiya a grandi près d'un ruisseau, où il entendait le bruit des carpes dans l'eau. Lorsqu'il est retourné dans la maison de ses ancêtres après une longue absence : "J'ai ressenti une sorte de force et d'amitié entre moi et elles, les carpes, parce que la carpe continue à remonter le courant, comme moi ". Il a donc commencé à les photographier devant chez lui, et dans les alentours. Pour fixer l'image de ces carpes sur papier il a choisi comme support le papier Mino. Un papier traditionnel fabriqué dans l’eau qui descend la région montagneuse de Gifu, sa région natale.

 

De ses séjours au Japon en 2003 pour veiller sa mère, en est sorti un film et une série photographique. Il a fixé l'âme des Kimonos de sa défunte mère, en réalisant des photogrammes de ces derniers. Ce procédé consiste à placer un objet sur du papier photosensible et à l'exposer à la lumière pour en capturer l'ombre. Grâce à cette technique, il a pu capturer la forme de l'ombre projetée par les kimonos de ma mère.

 

La photographie de Nahohiro Ninomiya est en lien avec ses expériences personnelles. Comprendre son art c'est en apprendre toujours un peu plus sur lui et le Japon, aux origines de son identité.

 

OUSMANE BÂ

 



 

Né en 1988, l'artiste originaire de Strasbourg vit et travaille à Tokyo. Après avoir obtenu sa licence à l'Institut Supérieure des Arts Appliqués, il se lance dans un voyage au Japon qui allait façonner sa carrière artistique. Il y découvre une nouvelle philosophie et vision du monde. En 2017 il s'installe à Tokyo. Son exil a également été motivé par sa volonté de découvrir une nouvelle culture qui n'est ni occidentale ni africaine. Paradoxalement, cela lui a permis de se reconnecter à ses racines africaines - sénégalaises et guinéennes. Il a eu le privilège de présenter ses œuvres d'art dans des galeries japonaises réputées telles que, Studio Gross, Fukagawa Garage et Trunk Hotel, recevant reconnaissance et appréciation pour ses pièces captivantes. Depuis, il a notamment participé à la Biennale de Dakar en 2022 et à 1-54 New York en 2023.

 

Sa pratique s'articule principalement entre le dessin, la peinture et le collage. Les compositions vibrantes et presque cinématographiques de Bâ sont créées à l'aide d'encre Sumi et de pigments naturels japonais, révélant l'intérêt de longue date de l'artiste pour l'art de la calligraphie ainsi que pour les techniques japonaises d'impression, notamment le Moku Hanga, impression sur bois, très utilisée dans le mouvement Ukiyo-e, "image du monde flottant", narratives et populaires de l'époque Edo, et le Shodo, l'art de la calligraphie.

 

Silhouettes en apesanteur et en tension, voûtes et étreintes, la spontanéité et la gestuelle des corps semble être au cœur de sa démarche de l'artiste. Les silhouettes se multiplient parfois au sein d'une même composition, dessinant un ballet graphique et silencieux. Les corps deviennent un vecteur de mouvement et le mouvement, une métaphore de la vie puisqu’il représente le commencement de toute chose.

 

L’art d’Ousmane Bâ comporte une importante dimension spirituelle, inspirée de ses origines peules, une communauté nomade traditionnellement pastorale. Une invitation à réfléchir au mouvement, à nos relations avec nous-mêmes et avec les autres, ainsi qu’à notre engagement envers la nature. L'exploration des mouvements et des gestes corporels d'Ousmane Bâ a donné naissance à un ensemble d'œuvres aussi puissantes que méditatives. Par le biais du collage, Ousmane donne vie à une imagerie différente, nous faisant pénétrer dans son univers empreint de sérénité, de paix et d'harmonie.

 

CÉCILE DUCHÊNE




Cécile Duchêne est une artiste Plasticienne basée à Strasbourg. Le dessin puis la peinture s'imposent à elle très jeune. Elle s'oriente vers un bac littéraire option Histoire de l'Art et Arts plastiques. Elle intègre ensuite l'Ecole Supérieure des Arts Appliqués Olivier de Serres à Paris puis la Faculté des Arts de Strasbourg dans la section multimédia pour exercer la profession de graphiste digital. Elle commence à exposer son travail dès 2000 et se consacre aujourd’hui exclusivement à la peinture et expose régulièrement en France et à l’étranger.

 

L’impermanence du temps et de la mortalité est une notion récurrente dans son travail. Certaines de ses peintures font allusions aux portraits d'époques anciennes qu'elle restitue dans un contexte nouveau avec une technique contemporaine. Cette réappropriation invoque l’histoire et souligne le caractère éphémère de chaque vie par une technique particulière ; elle ajoute à la peinture acrylique des collages très fins aux motifs ornementaux qui donne à leur carnation transparence et profondeur.

 

Ses personnages, extraits de tout contexte visuel, se découpent sur un fond sombre et abstrait d'où émergent quelques traces figuratives. Sa représentation animalière évoque la notion de dissimulation, à travers des fonds soutenus, fourmillant de détails et de nuances. Ce procédé donne une profondeur et suggère plusieurs niveaux de lectures. Bleus lumineux, mosaïques de verts profonds, de rouges et de roses sombres, les couleurs chatoyantes explosent et révèle une nature exubérante où se dissimule un animal solitaire.

 

A la fois réaliste et onirique, la peinture de Cécile Duchêne appelle à l’introspection. Ses personnages et animaux évoluent dans des décors dépouillés ou au contraire une végétation luxuriante. Ses toiles dégagent une puissante attraction et invitent à la rêverie. Ce sont des compositions touffues, libres, imaginatives et un univers poétique et singulier. Ses portraits expriment un abandon méditatif et la richesse d’une vie intérieure. Le spectateur est happé par leur regard grave et mystérieux : qui observe qui, dans ce face-à-face troublant ? Rapports à la nature, à soi et à autrui sont ici questionnés.

 


Galerie DECORDE


Hippolyte Decorde, Directeur

Marielle Doucouré, Curatrice


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